Ouragan Matthew

Expertise

  • Sécurité humaine et réponse aux urgences

Moyen d'action

  • Aide humanitaire
Pays Pays

Phase 1 : Département du Sud (Camp Perrin, Cayes, Maniche) ; Département de la Grand’Anse (Beaumont)
Phase 2 : Département du Sud (Camp Perrin, Cayes, Maniche) ; Département de la Grand’Anse (Beaumont, Jérémie, Roseaux)
Phase 3 : Département du Sud (Camp Perrin, Maniche) ; Département de la Grand’Anse (Beaumont, Corail, Jérémie)

Durée Durée

phase 1 : octobre 2016 - mars 2017 - phase 2 : avril 2017 - mars 2018 - phase 3 : avril 2018 - mars 2019

Bénéficiaires Bénéficiaires

Phase 1 : 14 500 personnes (dont 65% de femmes)
Phase 2 : 22 250 personnes (dont 53% de femmes)
Phase 3 : 17 250 personnes (dont 62% de femmes)

Partenaires Partenaires

- Gouvernement du Québec
- Gouvernement du Canada 
- Fondation Internationale Roncalli

Budget Budget

Phase 1 : 500 000 $ CAD (AMC) + contribution des donateurs (302 259 $CAN)
Phase 2 : 1 500 000 $ CAD (AMC) + contribution des donateurs et de la fondation Roncalli (56 000 $CAN)
Phase 3 : 799 802 $ CAD (AMC) + 44 300 $ CAD (montant visé par le CECI grâce à la collecte de dons)

A la suite du passage en Haïti, en octobre 2016, du cyclone Matthew qui a dévasté en grande partie les départements du Sud et de la Grand Anse, le CECI a mis en place une stratégie de réponse humanitaire d’urgence dans le but de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. A ce jour, trois projets complémentaires successifs ont permis d’intervenir de manière stratégique dans les secteurs les plus affectés.

Projet 1 : Projet d’urgence d’assistance et de relance économique pour les femmes et hommes victimes de l’Ouragan Matthew à Haïti

La phase de première urgence

Au lendemain du passage du cyclone, le CECI a mobilisé des moyens pour venir rapidement en aide aux victimes, dans les communes des Cayes, de Maniche, de Camp-Perrin et de Beaumont. Grâce à l’appui financier du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada, de la Fondation Roncalli et des dons du public, des actions d’urgence ont permis de soutenir les populations en distribuant des outils de nettoyage tels que des pelles, des brouettes et des haches, et en remettant les routes en état. Ces actions ont également permis de donner un appui aux familles touchées, en distribuant des trousses alimentaires et non alimentaires et des pastilles de traitement d’eau à 1 040 familles, dont plus de 60% de femmes. Ces trousses, dont la composition a permis de répondre aux besoins réels des femmes et des hommes dans le contexte post-cyclonique, ont connu un grand succès localement.

Une approche complémentaire pour le retour des familles dans leurs maisons

Suite à un travail de concertation des comités de soutien (composés de femmes, jeunes, chefs religieux, techniciens agricoles et autorités locales), mis en place à cette occasion pour représenter les communautés locales, il a été décidé de cibler les activités sur la réparation des toits des maisons de 452 familles, afin de leur permettre de retourner y vivre rapidement. L’intervention ciblait en priorité les familles monoparentales dirigées par des femmes (51% des ménages sont composés de femmes cheffes de famille dans cette région). L’achat de matériaux et de petit matériel pour la réparation des maisons a été fait sur place pour soutenir le marché local. De plus, le projet a permis la mise à jour des bonnes pratiques pour les artisans locaux formés et accompagnés par les ingénieurs du CECI.

Le projet a également apporté un soutien à la reprise de l’activité agricole de 3 185 ménages, en fournissant des intrants ciblés selon les habitudes de culture des familles. Enfin, 350 femmes qui détenaient une activité économique avant l’ouragan, ont été sélectionnées pour une recapitalisation économique et ont bénéficié d’une formation en gestion financière pour renforcer leurs capacités.

Projet 2 : Appui au relèvement économique et à la relance agricole des communautés affectées par l’ouragan Matthew dans les départements de la Grand-Anse et du Sud, en Haïti

Une approche communautaire, qui implique et renforce les femmes

Suite  à un nouvel appui financier du gouvernement du Canada, un deuxième projet complémentaire a permis de consolider la réponse et étendre les activités jusqu’en mars 2018. 300 femmes ont pu bénéficier jusqu’à présent de fonds pour redémarrer leur commerce et leurs activités économiques; 2 500 agriculteurs et agricultrices ont reçu des semences de bananes, d’ignames et de cocotiers, avec une formation en techniques améliorées de plantation et un suivi en culture des champs par nos équipes d’expert et expertes. Une charpentière et une maçonne, formées dans le cadre d’un projet du CECI à Port au Prince, ont également mis leurs connaissances au bénéfice du projet en formant les artisans locaux. Cette méthode d’intervention est un aussi un moyen de démystifier les métiers de la construction en milieu rural, et de montrer aux femmes cheffes de famille qu’elles peuvent, elles aussi, réparer leurs maisons.

Des brigades féminines pour les bonnes pratiques d’hygiène et la lutte contre les violences

La prolongation du projet a également permis de mettre en place des brigades féminines pour lutter contre la propagation du choléra grâce à une meilleure hygiène et à un meilleur traitement de l’eau, et pour partager des connaissances de base en nutrition en contexte de pénurie. Ces brigadières, en lien avec les structures locales communautaires et de santé et les organisations de femmes, organiseront aussi des séances de sensibilisation pour prévenir les violences faites aux femmes, pour les encourager à suivre des soins et à dénoncer les violences dont elles sont victimes.

Projet 3 : Appui au relèvement des populations les plus vulnérables dans cinq communautés encore en proie à la crise humanitaire déclenchée par l’ouragan Matthew.

Grâce à un nouvel appui financier octroyé par le gouvernement canadien, le projet d’aide d’urgence mis en place dans les départements haïtiens de la Grand’Anse et du Sud à la suite du passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016 a pu être prolongé et entrer dans une nouvelle phase. Ce 3ème volet s’inscrit dans l’effort de relèvement et de reconstruction entamé lors des phases précédentes. Il concerne 5 nouveaux secteurs, dont certains n’avaient encore reçu aucune aide depuis le passage de l’ouragan. Le projet actuel veut favoriser le retour des familles en situation de vulnérabilité dans leurs habitations et leurs villages, soulager leur souffrance, remédier à l’insécurité alimentaire en rétablissant les moyens de subsistance des familles et contribuer à leur procurer des conditions de vie décentes et dignes.

Réduction de la vulnérabilité

Le projet poursuit les efforts entrepris lors des phases précédentes, notamment en ce qui a trait à la réparation de toits de maisons endommagés. L’objectif est de permettre un retour rapide et sécuritaire dans leurs logements d’origine à 300 familles affectées. Sélectionnés par les membres d’un comité de soutien incluant des partenaires et des élus locaux, les bénéficiaires sont en priorité des personnes en situation particulière de vulnérabilité : des femmes, des personnes souffrant d’un handicap, des personnes âgées ou des familles avec des enfants en bas âge.

Les capacités des familles à participer elles-mêmes aux travaux de réhabilitation sont renforcées par une assistance technique. Les bénéficiaires se voient remettre des bons d’achat afin de se procurer, sur le marché local, les matériaux nécessaires pour la réparation des maisons (bois, ciment, clous, tôles de zinc, tiges de fer, etc.). Trente-cinq (35) artisans locaux, femmes et hommes, sont recrutés et mobilisés afin d’encadrer le processus de réhabilitation ou de reconstruction de maisons endommagées. Certains sont formés aux plus récentes techniques de construction parasismique et paracyclonique. Plusieurs femmes ayant suivi une formation lors de précédents projets sont mobilisées pour donner de l’appui technique.

Par ailleurs, et toujours dans l’optique de réduire la vulnérabilité des familles affectées par l’ouragan, le projet entend promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène et de nutrition afin, notamment, de lutter contre la propagation du choléra. Une vingtaine de femmes ont été formées en animation, organisation et suivi communautaire de façon à pouvoir mener des activités de sensibilisation sur ces sujets (séances, causeries, réunions, diffusion de spot, émission de radio, activité de théâtre). Cinq brigades féminines seront ainsi déployées. Cinq mille (5000) personnes sont visées par ces campagnes d’information. 

Les femmes au cœur du projet

Afin de favoriser la sécurité alimentaire, ce 3ème volet du projet vise aussi à poursuivre le rétablissement des moyens de subsistance de 1150 familles à travers la relance économique et agricole. Afin de valoriser la contribution des femmes dans la société et dans le processus de relèvement des familles, le CECI a choisi d’appuyer prioritairement les femmes cheffes de famille, les veuves et les femmes monoparentales. 
Un appui financier direct va permettre à 450 femmes de redémarrer leurs commerces. En complément à cette recapitalisation de 300$, chaque femme va pouvoir suivre l’une des 10 sessions de formation offertes en gestion financière. Afin de soutenir la reprise des activités d’élevage, 450 femmes vont recevoir du bétail (au moins deux bêtes – mouton et/ou chèvre, permettant la reconstitution du cheptel familial) et vont suivre des sessions de formation en technique améliorée d’élevage, incluant les premiers soins vétérinaires. Enfin, des paquets agricoles (semences de manioc et d’ignames notamment) seront fournis à 250 agricultrices et agriculteurs, qui vont par ailleurs être sensibilisés à des méthodes de production plus résistantes et respectueuses de l’environnement. 

Par ailleurs, la prolongation du projet va permettre de mettre en place des activités de sensibilisation pour la prévention des violences faites aux femmes. Des brigades mixtes seront constituées et déployées dans les communautés pour aborder les questions reliées aux droits des femmes et aux services de protection. Des campagnes d’information, organisées en partenariat avec des organismes communautaires et des associations locales de femmes, viseront à éveiller les filles et les femmes au respect de leurs droits et les encourager à dénoncer les situations d’abus, tout en invitant les garçons et les hommes à participer à l’égalité entre les genres par le biais de la masculinité positive. Au total, un millier de familles sont visées par ces formations.

Enfin, durant cette nouvelle phase, le projet doit aborder la problématique de la prévention et de la réduction des risques. En partenariat avec nos partenaires locaux, il s’agit de renforcer les capacités des communautés en ce qui a trait à la préparation aux catastrophes. Le projet entend cibler 600 familles parmi les plus vulnérables et les accompagner dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’urgence familiaux (PUF), leur permettant ainsi de se préparer à une éventuelle catastrophe et, le cas échéant, assurer une meilleure protection des femmes et des enfants.

Le projet en chiffres :

Nombre de maisons réparées :

861

Nombre de familles ayant bénéficié de trousses alimentaires et non alimentaires :

1040

Nombre d’agriculteurs-trices ayant reçu des semences agricoles et formation en technique améliorée de plantation :

7203

Nombre de femmes ayant bénéficié de subventions financières pour la reprise de leurs activités économiques :

650

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