DEMUJERES : pour les droits des femmes et des filles autochtones au Guatemala

Nouvelle | Publié: 03 janvier 2019

Les femmes et les filles guatémaltèques sont particulièrement vulnérables à la violence basée sur le genre. Selon un rapport de l’Ombudsman de 2017, le Guatemala a le troisième plus haut taux de féminicides dans le monde, soit 9,7 par 100 000 habitants. En moyenne, deux femmes meurent chaque jour dans le pays et le taux de viol est de 28.3 cas par 100.000 habitants. Ce problème est exacerbé par un taux d’impunité des plus inquiétants : 97 % des féminicides et 82 % des crimes de violence basée sur le genre (VBG) demeurent impunis.

Face à ces formes de violence, l’accès à la justice est particulièrement restreint plus difficile dans le cas des pour les femmes autochtones. Selon des études récentes,comme celle de la Comisión Nacional para el Seguimiento y Apoyo al Fortalecimiento de la Justicia en 2017, les femmes autochtones se sentent exclues du système de justice, notamment en raison de leur langue et de leurs pratiques. Par ailleurs, le traitement qu’elles y reçoivent est souvent empreint de discrimination et de racisme.  

Plusieurs autres obstacles nuisent à l’accès à la justice des femmes :

  • le manque d’information leur permettant d’identifier les violences basées sur le genre;

  • la dépendance économique des victimes de violence conjugale vis-à-vis leurs agresseurs;

  • le manque de coordination des autorités locales, et;

  • Une pratique d’exclusion et de concentration des services juridiques et judiciaires dans les centres urbains, ce qui limite les possibilités de dénonciation des femmes provenant des milieux ruraux.

Dans ce contexte, l’État guatémaltèque arrive difficilement à donner suite aux plaintes, faire respecter les lois applicables en la matière et à protéger efficacement ses citoyennes.

Pour faire face à la situation, le CECI et Avocats sans frontières Canada (ASFC) préparent la mise en  oeuvre du  projet « Droits et justice pour les femmes et les filles autochtones au Guatemala » (DEMUJERES). Son objectif est de contribuer à la liberté, la dignité humaine et le pouvoir d’agir des femmes et des filles guatémaltèques, notamment les autochtones, contre les violences sexuelles basées sur le genre et leur accès à la justice.

Le projet DEMUJERES se déploiera dans les départements de Chimaltenango, Sololá et Alta Verapaz, trois zones particulièrement touchées par les enjeux de violences. Les trois composantes principales du projet seront :

  1. le pouvoir accru des femmes dans l'exercice de leurs droits par le renforcement des organisations qui offrent un appui psychosocial, l’assistance juridique et les initiatives d’autonomisation économique adressées aux victimes de VBG ;  

  2. l'amélioration de l’accès à la justice des femmes, filles et autochtones grâce à un appui aux actrices et aux acteurs du secteur, et ;

  3. la sensibilisation aux enjeux des violences sexuelles basées sur le genre afin de contribuer à un environnement favorable aux droits des femmes et des filles.

Entre 2019 et 2022, le CECI et ASFC envisagent la participation et la mobilisation de 6400 femmes et filles et de 200 hommes. Les actions de sensibilisation, menées en étroite collaboration avec des partenaires locaux, s'adresseront à plus de 2 millions de personnes.

Plus de 600 actrices et acteurs de la justice seront formé.es pour appliquer les normes juridiques de protection contre les violences sexuelles basées sur le genre et offrir des services adaptés aux besoins des femmes et des filles autochtones. Des dossiers emblématiques de violences sexuelles basées sur le genre seront appuyés, afin de générer des précédents qui pavent la voie vers des changements structurels et durables au bénéfice des femmes des départements ciblés.  

Par l’entremise de DEMUJERES, le consortium CECI-ASFC contribuera à renforcer les capacités des femmes et des filles guatémaltèques en tant qu’agentes de changement, en droite ligne avec les orientations contenues dans la Politique d’aide internationale féministe du Canada.

 


Le projet DEMUJERES bénéficie de l’appui financier du gouvernement du Canada, par l’entremise d’Affaires mondiales du Canada.
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