Région des Hauts Bassins et région du Centre Sud au Burkina-Faso
Région de Kolda/Sédhiou et région de Saint-Louis au Sénégal
1er octobre 2020 - 31 octobre 2021
Brock University
École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) - Sénégal
Centre d’Études, de Documentation et de recherches économiques et sociale (CEDRES) - Burkina Faso
746 686 $ CAD
Ce projet de recherche est mis en œuvre par le CECI avec une équipe de chercheurs-euses du Canada, du Burkina Faso et du Sénégal, et avec des méthodologies et des outils de recherche co-créés ensemble. L’approche genre est au cœur des méthodologies et outils de recherche et elle sera aussi transversale à toutes les étapes du projet.Les données sont recueillies à travers des entrevues et une approche participative de co-création qui mise sur le renforcement du pouvoir des participant-e-s (organisations de femmes productrices, intermédiaires commerçantes- transformatrices, autres parties prenantes...). De plus, les résultats sont validés avec ces dernier-e-s et des pistes d’action sont construites avec eux-elles pour des changements au niveau local, national et régional. Une attention particulière est également portée à l’inclusion de personnes marginalisées dans toutes les étapes clés de la recherche.
Ce projet de recherche collaborative vise à identifier des stratégies et des pratiques plus adaptées et utilisables par les décideurs-euses afin d’assurer des systèmes de sécurité alimentaire plus résilients face aux chocs. Il permet notamment de :
i) analyser les relations entre la COVID-19, les mesures de riposte pour la contrer, et les répercussions sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux pauvres et vulnérables au Sénégal et au Burkina Faso ;
ii) comprendre le degré de reconfiguration (négative ou positive) des relations de genre en lien avec la sécurité alimentaire, suite à la crise et aux mesures mises en place pour la résorber ;
iii) connaître l’étendue des perturbations des échanges transfrontaliers des produits agricoles impliquant les femmes pauvres, comme leviers de la sécurité alimentaire, l'autonomisation économique des femmes et de leurs ménages.
À terme, la recherche permet d’avoir une connaissance approfondie de ces enjeux par les parties prenantes, et les résultats aideront à définir et/ou orienter les politiques, les stratégies et les modèles d’intervention adaptés (national et régional), en lien avec la sécurité alimentaire, genre et résilience, aux niveaux national et régional.
De plus, plusieurs acteurs-trices influent-e-s et allié-e-s à la cause des femmes en sécurité alimentaire sont identifié-e-s et impliqué-e-s dans le projet et dans les ateliers d’analyse, en vue de faire une différence à moyen-long terme. Il s’agit de personnes en provenance notamment des ministères en charge de l’agriculture, du genre et de la femme, de la planification du développement; des confédérations nationales et régionales d'organisations paysannes et /ou de femmes; des institutions académiques, des organes en charge des statistiques et de la planification dans les ministères ciblés, des programmes nationaux clés en rapport avec ces secteurs, des institutions multilatérales mandataires comme la FAO, ONU femmes, CEDEAO; des collectivités territoriales (mairies ou communes rurales), administrations territoriales (gouverneurs, préfectures, sous-préfectures) qui ont joué un rôle important dans la lutte contre la pandémie, etc.
Agriculteurs-trices, commerçant-e-s locaux-cales et leaders locaux participent aux entrevues :
Personnes impliquées dans des activités d’analyse participative dans les 4 zones de recherche au Burkina Faso et au Sénégal :
Le CECI en parle est une série d’émissions radio réalisée par le CECI-Sénégal. Abordant différents thèmes liés à l’égalité des genres et à la coopération volontairen cette émission est diffusée sur les ondes de stations de radios communautaires locales.
Pour limiter la propagation de la Covid-19, les gouvernements du Burkina Faso et du Sénégal ont pris la décision de fermer les frontières en mars 2020, limitant ainsi le mouvement des biens et des personnes et les échanges transfrontaliers. Face aux mesures prises et devant la nécessité absolue de survie, les commerçant-e-s des zones transfrontalières contournent les postes de contrôle officiels pour continuer les échanges transfrontaliers, nécessaires pour leur survie et leur sécurité alimentaire, ce, malgré des risques de violence basée sur le genre (VBG). En cas de pandémie, pour des pays à économie encore fragile comme le Burkina Faso et le Sénégal, des mesures sanitaires sélectives devraient être plutôt appliquées afin de permettre des échanges formels et l’acheminement des denrées alimentaires à travers les frontières.
La pandémie de la Covid-19 et ses mesures de riposte ont intensifié la vulnérabilité et les insuffisances des systèmes alimentaires en Afrique de l’Ouest, en affectant l'ensemble des activités et des processus de production, de distribution et de consommation d'aliments. A cet effet, les femmes rurales au Sénégal et au Burkina Faso, ont assuré la résilience des ménages pauvres et vulnérables, suscitant ainsi une reconnaissance de cette réalité par les hommes. Il est donc essentiel de donner aux femmes du pouvoir décisionnel à tous les niveaux dans les sphères liées aux quatre (4) piliers de la sécurité alimentaire.
Les mesures prises lors de la pandémie de la Covid-19 ont fortement impacté le fonctionnement des systèmes de production agricoles et des marchés. Les activités économiques des populations se sont arrêtées et les conséquences sur la sécurité alimentaire des ménages ruraux sont énormes. Tous les piliers de la sécurité alimentaire – disponibilité, accès, utilisation et stabilité ont été impactés par les mesures. La quantité, la qualité et la fréquence des repas ont fortement baissé. Les mesures ont privilégié les aspects sanitaires au détriment des considérations liées à la sécurité alimentaire des populations et sont finalement contre-productives.
L'objectif de cette étude était de montrer les effets des pandémies d'Ebola et de COVID-19 sur la la vulnérabilité de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest.
Dans le Nord du Sénégal, proche du Delta du fleuve Sénégal par exemple, les communautés vivent principalement de la mise en marché du riz et des produits maraîchers, de l’élevage et du transport. Les mesures sanitaires et restrictions ont bouleversé les moyens de subsistance fragiles dans ces régions. Comment vendre oignons, tomates - des aliments périssables - si les marchés sont fermés et qu’on ne peut plus se déplacer ? Comment les femmes commerçantes qui apportaient ces denrées en ville ou de l’autre côté de la frontière peuvent trouver des revenus ?