Lutte contre les changements climatiques dans le Nord d’Haïti (KLIMA)

Expertise

  • Développement économique

Moyens d'actions

  • Développement
  • Coopération volontaire
Pays Pays

Haïti (région Nord et Nord-Est, axe Cap-Haïtien/Fort-Liberté)

Durée Durée

Octobre 2017 à mars 2021

Bénéficiaires Bénéficiaires

 

  • 2 000 personnes participent directement du projet
  • 490 000 personnes y participent indirectement
Partenaires Partenaires

- Projet réalisé en consortium avec Viridis Terra International (VTI)
- Partenaires locaux : Jeunes Entrepreneurs Agricoles du Nord (JEAN) ; Organisation des Jeunes en Actions (OJA) ; Campus Henri Christophe de Limonade (CHCL) de l'Université d’État d’Haïti

Budget Budget

1 381 080 $CAD 

- 1 000 000 $CAD du gouvernement du Québec (Fonds Vert)
- 370 328 $CAD  du CECI
- 10 752 $CAD de Viridis Terra International (VTI)

En Haïti, près de 98% du territoire a été déboisé en un peu plus de 2 siècles d’exploitation des ressources. Cette déforestation a réduit considérablement la résilience des écosystèmes, accentuant les impacts négatifs des changements climatiques sur les populations.

Le projet KLIMA (Konbit pou LIte kont Chanjman kliMAtik) entend soutenir les communautés et les partenaires locaux des régions du Nord et du Nord-Est d’Haïti dans leurs efforts de lutte contre les changements climatiques, notamment par l’amélioration de la résilience des écosystèmes, et se propose de les accompagner dans le développement d’une économie verte et durable.

Mené en collaboration avec la société québécoise Viridis Terra International (VTI) et avec la contribution du programme de coopération volontaire du CECI, le projet KLIMA vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre par l’implantation de forêts énergétiques durables mais aussi par la mise en place d’un système de valorisation des déchets organiques par compostage. Il comporte en outre un volet de sensibilisation et de formation des populations concernées.

Réduire la pression sur les ressources forestières

La surexploitation des ressources ligneuses et la dégradation continue de l’environnement qui en découle rendent la région de l'axe Cap-Haïtien / Fort-Liberté très vulnérable à des évènements météorologiques toujours plus extrêmes. Or, avec plusieurs centaines de milliers de tonnes de bois de charbon nécessaires chaque année pour subvenir aux besoins de la population dans cette région, la pression sur la couverture forestière restante est forte.

Le projet KLIMA, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) causées par la déforestation et par l’utilisation massive de charbon de bois, entend diminuer cette pression sur les ressources forestières. Il permet d’implanter et de développer des forêts énergétiques productives, à courte rotation. Ces forêts, gérées et exploitées de façon durable, améliorent la résilience des écosystèmes sur les terres dégradées d’origine non agricole et fournissent une nouvelle source d’énergie renouvelable carboneutre. Le projet a mis en place 200 hectares de forêts énergétiques écoles en collaborant principalement avec 180 petit-e-s propriétaires terrien-ne-s.

Gestion durable et valorisation des déchets organiques

Le deuxième volet du projet KLIMA concerne l'implantation d'un système pilote de gestion et de valorisation des déchets organiques par compostage à Dubré, dans la municipalité de Milot. La deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, compte  442 000 habitant-e-s et produit chaque année 80 700 tonnes de déchets solides, qui sont entreposés dans le parc Fort Saint-Michel. Les deux tiers de ces déchets sont de type organique, ce qui représente une très grande quantité de matériel potentiellement valorisable en compost éco-industriel.

L’objectif est double : d’une part, réduire les émissions de méthane dues aux dépôts de matières résiduelles organiques (un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le CO2 en potentiel de réchauffement global) et d’autre part générer une source importante d'engrais vert pour les paysans de la région.

En plus de la création directe et indirecte d’emplois, le compostage des déchets organiques a un impact direct sur l’assainissement de la zone métropolitaine de Cap-Haïtien et propose une alternative aux produits chimiques agricoles importés des États-Unis, notamment pour la production de la banane.  

Au travers de ces deux volets (implantation de forêts énergétiques durables et mise en place d’un système de valorisation des déchets organiques par compostage), le projet KLIMA vise à faire baisser la quantité d’émission de GES d’ici 2020 de 55 288 t éq. CO2 - ce qui équivaut aux émissions de GES de 12 210 véhicules pendant un an.

Sensibilisation au travers des partenaires locaux

Afin d’accroître la prise de conscience et la mobilisation des communautés de la région dans la lutte contre les changements climatiques, plusieurs activités de sensibilisation et de formation sur les enjeux et mesures d’adaptation sont menées dans le Nord et le Nord-Est d’Haïti. Des ateliers de démonstration sur les innovations techniques amenées par le projet sont également organisés.

Pour assurer une réelle prise en charge locale de la lutte contre les changements climatiques et garantir des actions adaptées aux besoins de la région, le projet a été conçu en étroite collaboration avec des partenaires locaux, qui voient leurs capacités techniques et organisationnelles renforcées (formation, accompagnement, assistance-conseil). Parmi eux, les Jeunes Entrepreneurs Agricoles du Nord (JEAN) assurent l’accompagnement technique et interviennent auprès des producteurs-trices de la région : choix final des essences d’arbres, ateliers de démonstration sur les bonnes pratiques, transformation du bois énergie via les fours écoles de carbonisation éco-énergétique, etc. L’Organisation des Jeunes en Actions (OJA) œuvre quant à elle à l’implantation d'un centre pilote de tri et de compostage, à la production de compost et à sa commercialisation. Les étudiant-e-s et l’équipe enseignante du CHCL sont impliqués au niveau des activités de formation et de projets de recherche. Les organisations partenaires ont été appuyées par cinq volontaires Uniterra.

Le projet en chiffres

200 hectares de forêts énergétiques durables implantées
 

700 tonnes de compost éco-industriel produit à partir des déchets organiques et vendu annuellement par les jeunes entrepreneur-e-s (à partir de 2021)
 

55 288 kilotonne-équivalent CO2 d’émissions de GES réduites ou évitées d’ici 2020 

 

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