Portrait de Monique Charbonneau, volontaire du PCV Haïti

Nouvelle | Publié: 08 février 2016

Monique Charbonneau est Éducatrice sans frontières depuis 2007 avec la Fondation Paul Gérin-Lajoie. Nouvellement retraitée du milieu de l’enseignement, elle n’avait pas planifié de cesser ses activités pour autant. C’est en lisant un magazine dans lequel on parlait des projets de coopération internationale qu’elle a eu l’envie de mettre à profit son expérience et son temps dans un pays en développement. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a eu la piqûre! Elle revient tout juste de son douzième mandat. Sa famille et ses amis ne se surprennent plus de l’entendre dire : «Je repars»! Elle a pris l’habitude de les tenir au courant de ses aventures grâce à de petites capsules qu’elle leur envoie régulièrement. Elle sensibilise ses amis et sa famille et leur fait découvrir Haïti sous un nouvel angle, différent de ce qui nous est montré bien souvent dans les médias.

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Photos: Monique Charbonneau

Il y a 8 ans, quand vous êtes partie pour votre premier mandat à Saint-Marc, en Haïti, qu’est-ce qui vous avait alors motivée à partir ?

J’avais envie de partager mes connaissances avec des pairs qui travaillaient dans le milieu de l’éducation, mais dans des contextes totalement différents de celui que j’avais connu.

Ma motivation et mon sentiment d’accomplissement ont été nourris par le fait que j’ai eu la chance de retourner plus d’une fois dans une même région pour poursuivre le travail commencé. J’ai pu constater le travail accompli et le renforcement réel des capacités des intervenants que j’avais pu appuyer lors de mandats précédents.

Après toutes ces années, je constate qu’on s’apporte beaucoup mutuellement et que les échanges sont très riches. On apprend à travailler quotidiennement avec des gens extraordinaires, qui vivent des situations difficiles et qui malgré tout, persistent. De côtoyer ces enseignants d’une telle générosité qui luttent pour l’éducation, comprendre leur réalité… Chapeau ! Qui ne voudrait pas repartir ? On donne tout ce qu’on peut, mais on reçoit énormément.     

Parlez-nous un peu des mandats que vous avez effectués ?

Mes premiers mandats à St-Marc en Haïti concernaient la formation des conseillers pédagogiques des écoles pour la préparation des leçons scolaires, principalement dans l’enseignement du français. Ensuite, j’ai appuyé les enseignants dans le cadre de l’introduction des petits ordinateurs XO dans les salles de classe, toujours à St-Marc. Enfin, au cours de mes plus récents mandats, j’ai travaillé sur le même dossier, mais dans la région de Jacmel. Lors de mon dernier mandat, comme j’avais envie de relever de nouveaux défis et que je constatais que les équipes à Jacmel avaient toutes les compétences pour travailler avec les outils XO, je me suis portée volontaire pour travailler en appui aux coopératives scolaires.

Une rencontre que vous gardez en mémoire ?

Quand on a un court mandat à effectuer et qu’avec toute la bonne volonté du monde on souhaite atteindre nos objectifs, on a parfois l’impression d’essouffler par moment nos collègues. L’une des conseillères pédagogiques avec laquelle je travaillais et que j’encourageais à se dépasser et à oser prendre la parole dans les assemblées de parents, m’a remercié récemment, et ça m’a fait chaud au cœur. Elle disait qu’elle avait tellement appris et qu’aujourd’hui, alors qu’elle doit expliquer la raison d’être des coopératives scolaires aux parents, elle y croit davantage et a plus d’aisance à les défendre.

Que diriez-vous à une personne qui réfléchit à la possibilité de s’engager pour un mandat dans le cadre du PCV Haïti ?

C’est une expérience très enrichissante ; autant pour ce qu’on apporte et qu’on partage comme connaissances et expertises que pour ce qu’on reçoit sur le plan humain. Il ne faut surtout pas partir avec l’idée qu’on va montrer aux autres comment faire. Il faut avoir envie de découvrir une nouvelle culture et accompagner des gens dans le chemin qu’ils ont choisi d’entreprendre. Surtout, je dirais que l’humilité et l’ouverture d’esprit sont les deux éléments clés dont on doit faire preuve.

Mais par-dessus tout, changer de rythme. La vie à la vitesse grand V n’existe pas en Haïti.


Le programme de coopération volontaire en Haïti (PCV) est mis en oeuvre par le consortium composé du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), de l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC), de la Fondation Paul Gérin-Lajoie (FPGL) et du Service d’assistance canadienne aux organisations (SACO).

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